Samedi 22 Aout 2009
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Les coulisses du petit train
Nathalie Courouau, conductrice du petit train d'Artouste depuis deux ans.()
On dirait des jouets. Pourtant, ces 13 petits trains rouge et jaune sillonnent bel et bien les montagnes depuis le début du XXe siècle, entre la Sagette et le lac d'Artouste, offrant aux regards des passagers un panorama exceptionnel sur la vallée du Soussouéou, à environ 2 000 mètres d'altitude. « Le train le plus haut d'Europe », répète-t-on à l'envi à qui veut bien l'entendre.
À la vue des files d'attentes interminables à la billetterie de Fabreges, les visiteurs l'auront compris : le petit train d'Artouste est un site très touristique. Pendant les mois de juillet et août, ce sont entre 2 500 et 2 800 passagers qui embarquent tous les jours à bord des voiturettes rouge et jaune. « Tout cela demande beaucoup d'organisation », assure Gilles Vigneau, responsable technique du site et adjoint au chef d'exploitation.
Pour faire rouler tous ces wagons, 93 personnes sont mises à contribution tout l'été. Chaque matin, quatre mécaniciens jettent un coup d'oeil sur le système de démarrage, celui du freinage, et sur les voitures. Pendant ce temps, un cantonnier fait passer un train sur les 10 km de rails, afin d'en vérifier l'état, avant d'appeler le régulateur pour que la journée puisse commencer.
Passages dangereux
Pour améliorer le confort et la sécurité des visiteurs, les wagons du tortillard haut-béarnais ont été entièrement rénovés en 2006. La Shem, la filiale de Suez propriétaire du site, a investi près d'un million d'euros pour moderniser l'exploitation. « Tous les moteurs ont été changés », explique Gilles Vigneau. Principale nouveauté : un système de gestion de la vitesse ne permet plus aux chauffeurs d'aller plus vite qu'il n'est autorisé.
Nathalie Courouau fait partie des 16 conducteurs des petits trains des cimes. Elle explique que grâce aux améliorations apportées par la Shem, il n'est plus aussi difficile de se familiariser à la conduite des convois. « Il suffit de quelques jours pour apprendre. Avant, c'était beaucoup plus long, explique la jeune femme. Le plus dur, ce sont les croisements : il y en a quatre sur la voie, et à chaque fois, il faut appeler le régulateur pour lui dire quels sont les trains qui viennent de passer... » Selon Gilles Vigneau, certains passages restent tout de même « un peu délicats ». À commencer par les deux falaises que le train doit traverser : celle du Séous, à 3 km du départ, et celle d'Arrouy, à 7 km. « La voie a été taillée dans la roche, et il y a à chaque fois entre 300 et 400 mètres de vide en dessous. Alors forcément, à cet endroit, il faut lever le pied ».
À la sortie du tunnel de l'ours, les conducteurs doivent également traverser un passage difficile : la rampe du Séous. À cet endroit, la vitesse est limitée à 10 km/h, (normalement, elle est limitée à 18 km/h) « pour éviter que les trains ne s'emballent », explique Gilles Vigneau. Et si une brebis, une marmotte un isard ou autre animal pyrénéen s'aventurait sur la voie, il faudrait que le train ait le temps de s'arrêter... « Oui, les animaux sont prioritaires », s'amuse le responsable technique du site d'Artouste.
Un boulot idéal
Nathalie Courouau a déjà eu affaire à ce genre de difficultés : « Une fois, j'ai dû m'arrêter quelques minutes parce qu'un couple de perdrix avait élu domicile le long de la voie... ». Elle raconte qu'une marmotte a même eu la queue coupée par l'un des trains.
« J'adore mon boulot et j'aime le fait de pouvoir travailler en pleine nature, j'aime les animaux, et j'aime le contact avec les gens... Pour moi, c'est l'idéal »
Le petit train d'Artouste est ouvert entre le 20 mai et le 27 septembre, de 8 h 30 à 18 heures. Tarifs : 21,50 ? pour les adultes, 17 euros pour les enfants de moins de 15 ans, et gratuit pour les moins de quatre ans. Renseignements au 05 59 05 36 99.
Une journée avec...
Chaque samedi, pendant l'été, « Sud Ouest » a proposé de partager le quotidien de professionnels animés par la passion. Aujourd'hui, rencontre avec Gilles Vigneau, responsable technique du petit train d'Artouste et Nathalie Courouau, conductrice.
Auteur : Fanny normand